LE BINUH ET LE PNUD RENFORCENT LES CAPACITÉS DU PERSONNEL PÉNITENTIAIRE DE LA DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE D’HAÏTI.

6 déc 2023

LE BINUH ET LE PNUD RENFORCENT LES CAPACITÉS DU PERSONNEL PÉNITENTIAIRE DE LA DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE D’HAÏTI.

Trente (30) agents pénitentiaires parmi lesquels trois (03) femmes de la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) en service dans les prisons  de Petit-Goâve, Jérémie, Jacmel, Anse-A-Veau et des Cayes, ont été formés du 27 novembre au 1er décembre, sur les règles de Mandela relatives au traitement des détenus, de Beijing relatives á l’administration des mineurs dans les centres carcéraux, de Bangkok relatives à la prise en charge des femmes détenues ainsi que sur les Règles Internes des Etablissements Pénitentiaires (RIEP), la sécurité dans les établissements pénitentiaires et la procédure de classification des détenus. Cette première session a été organisée au sein de la prison civile de Petit-Goâve, par la Section Correctionnelle du BINUH en collaboration avec la Sous-Direction de la Formation de la DAP, et a bénéficié du soutien financier du « Basket Fund » géré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

La session a été ouverte par le Commissaire de Police, Romage MARLON, Sous-Directeur du Centre de Formation de l'institution pénitentiaire, qui a salué cette initiative, remerciant les Nations unies pour les efforts fournis dans l'appui à la Direction de l'Administration Pénitentiaire. Selon Aliou, l'expert du BINUH en la matière, les objectifs de cette séance visaient à renforcer les capacités du personnel pénitentiaire sur la classification des détenus en fonction de critères spécifiques et la prévention et la gestion de la sécurité dans les centres carcéraux, à travers l’intégration d’outils de planification. Il a ensuite rappelé que "la prison doit devenir un lieu d'éducation et de réinsertion dans la société", et non un lieu de torture, qui "constitue l'une des plus graves violations de la dignité humaine".

De passage dans la région, le chef de l'Unité de Police et Correction du BINUH, le Général Papa Samba Mbodj, a encouragé le personnel pénitentiaire à accomplir leur mission en faisant preuve de patriotisme dans l'exercice de leurs missions régaliennes, malgré les conditions difficiles de travail marquées par un manque d'infrastructures, l’insuffisance de personnel policier pour gérer un flux croissant de détenus et les livraisons  irrégulières des denrées alimentaires et de gaz propane, entre autres. « Renforcez la cohésion entre vous et les autres collègues policiers avec lesquels vous partagez la même institution », a-t-il lancé aux participants. Le Commissaire de Police du BINUH a ensuite préconisé le partage d'informations avec les autres entités de la PNH comme seule garantie d'une prison sécurisée. Il s’est également engagé à travailler aux côtés du DAP pour renforcer la capacité opérationnelle de cette institution, en organisant régulièrement des sessions de formation afin de mieux les outiller pour atténuer les impacts à venir des opérations que la PNH devra mener sur le terrain avec l’appui de la future force multinationale, y compris l’arrestation et l’incarcération de membres de groupes armés qui sont détenus de haut profil.

L’une des participantes à la formation qui travaille à la prison de Jérémie, Mme JANVIER, a témoigné du bien-fondé de cette formation. : « Au cours de ce stage, j'ai acquis beaucoup de connaissances sur les règles de Mandela dans leur ensemble et celles de Bangkok qui régissent le traitement des femmes détenues en particulier, puisque je m'occupe particulièrement de cette catégorie, en plus des règles de Beijing qui à leur tour favorisent un meilleur traitement des mineurs en général et des fillettes en particulier. Mes connaissances en matière de sécurité pénitentiaire et de classification des détenus ont également été renforcées. Et maintenant, je suis bien outillée pour mieux traiter les détenus dans le respect de leur dignité et de leurs droits, surtout dans la classification qui permettra de mieux réorganiser la sécurité de nos prisons", a-t-elle déclaré.

Très satisfaits du programme, les apprenants ont souhaité bénéficier de plus de formations, afin d'être plus compétents et de mieux faire face aux défis auxquels le personnel pénitentiaire est confronté au quotidien dans les prisons. Ils ont également souhaité avoir un appui en ressources humaines et matérielles, en infrastructures et en motivation des agents, afin d'assainir au mieux les centres carcéraux, avant de remercier le BINUH et le PNUD, qui œuvrent ensemble pour les accompagner dans la professionnalisation de l'institution pénitentiaire.